Discurs de Jean Guy Talamoni a les Jornades Internacionals de Corti 2008
Pour la première fois depuis 20 ans, les indépendantistes sont réunis pour relever ensemble les défis lancés à la nation.
Après une phase de réconciliation qui a commencé il y aura bientôt dix ans, le 3 juillet 1999, avec la signature du protocole de Migliacciaru, nous sommes enfin parvenus au bout du chemin.
20 années de marche en ordre dispersé : que de temps perdu, me direz vous. Certes.
Que de gâchis. C’est incontestable.
Mais la voie que nous avons empruntée à Migliacciaru, en 1999, a fini par nous conduire ici, tous ensemble, à Corti, dans notre capitale historique, et ça, c’est déjà une victoire.
Il a fallu pour cela faire appel à ce qu’il y a de meilleur en nous.
Cette victoire sur nous-mêmes, sur nos suspicions d’hier, sur nos rancœur d’avant-hier, sur les hésitations que nous pouvions avoir encore il y a peu, cette victoire, nous voulons la dédier à tous ceux - je dis bien à tous ceux - qui ont donné leur vie pour la nation, quelle que soit la formation à laquelle ils ont appartenu.
Nous voulons, ici et aujourd’hui, les honorer tous. Par ces mots qui n’ont rien d’anodin et que nous avons longuement médités avant de les prononcer, nous scellons notre réconciliation et notre unité retrouvée.
Nous pensons également à tous ceux qui suivent fiévreusement nos travaux, par le journal, du fond de leur cellule.
Ils ne sont pas spectateurs à distance de cette nouvelle démarche, mais pleinement partie prenante.
Nous saluons enfin les militants qui ont choisi la forme de lutte la plus difficile.
Notre solidarité politique, qui leur est acquise depuis tant d’années, est indéfectible.
Nous voulons enfin remercier nos invités internationaux qui ont accepté d’être les parrains de cette nouvelle démarche, et qui nous aideront à faire passer de l’autre côté de la mer un message clair, message qui fait écho au cri de tant de nationaux depuis deux cent cinquante ans :
A Corsica ùn hè micca un coppiu di dipartimenti francesi, hè una nazione vinta chì hà da rinasce.
***************
En deux cent cinquante ans, tout a changé, en Corse comme ailleurs. Tout, sauf une chose, la volonté des dirigeants français de faire disparaître notre peuple.
« La cage sans les oiseaux » n’a pas seulement été la devise de Mussolini. C’est le mot d’ordre, depuis toujours, de la politique française en Corse.
Au XVIIIe siècle, l’instrument de cette politique était la guerre, le fer et le feu.
Aujourd’hui, même si Paris n’a pas renoncé à sa présence militaire et à la répression brutale, ses armes favorites contre notre pays sont la démographie et l’accaparement économique.
La démographie :
Chaque année, 4000 étrangers débarquent en Corse pour s’y installer. Ceux qui viennent de France arrivent bien souvent pour prendre des fonctions à responsabilités, alors même que ces postes pourraient être occupés par nos jeunes diplômés, en particulier ceux qui sortent de l’Université de Corti.
Pendant que des étrangers s’installent comme chefs de service ou dans d’autres fonctions d’encadrement, de trop nombreux Corses ont le choix entre l’exil et la précarité.
Cette situation, inadmissible, est le fruit d’une politique délibérée, visant à noyer notre communauté nationale sous le flot de nouveaux arrivants.
Les nationaux corses ont toujours eu une conception ouverte du peuple corse, composé de Corses d’origine et de Corses d’adoption. Cette conception du peuple corse, qui n’a aucunement vocation à changer, ne concerne pas ceux qui arrivent en pensant que la Corse c’est la France.
Elle ne concerne pas ceux qui sont les instruments d’une politique de substitution ethnique voulue par Paris.
Notre conception du peuple corse ne concerne pas ceux qui arrivent en uniforme, ni ceux qui viennent pour nous commander sur notre terre.
En un mot, notre sens atavique de l’hospitalité ne nous fera pas accepter d’être chassé de notre propre pays.
Ceux qui sont venus en amis ont toujours été bien accueillis, quant à ceux qui viennent en conquérants, nous estimons que le mieux qu’ils aient à faire et de reprendre le bateau dans l’autre sens.
L’accaparement économique :
Aujourd’hui, une gigantesque OPA a été lancée sur la Corse : des multinationales s’emparent de secteurs économiques stratégiques, les spéculateurs font main basse sur notre terre.
Progressivement, le système politique français prépare l’avènement en Corse d’un nouveau pouvoir, tout aussi étranger, mais cette fois de nature financière.
Notre pays a connu une situation identique au XVe siècle, lorsque Gênes avait confié l’administration de l’île à la banque de Saint Georges, de sinistre mémoire.
Aujourd’hui, dans sa funeste démarche, la France a trouvé des complices corses :
Ceux qui parlent de « désanctuariser » leur propre pays.
Ceux qui élaborent un PADDUC livrant la Corse à la spéculation.
Au XVe siècle déjà, certains Corses avaient contribué à préparer la main-mise de l’Office de Saint Georges.
Probablement, comme ceux qui sont aujourd’hui à la manœuvre, y ont-ils trouvé leur compte.
Car c’est bien l’intérêt personnel qui incite ces élus à mettre la Corse à l’encan.
Per u corpu vendenu l’anima.
Ils font penser à cette caricature de dictateur latino-américain d’un roman de Garcia Marquez. Ce dictateur, cupide et ignorant, avait vendu jusqu’à la mer de son pays à une puissance étrangère.
Soyez assurés que si quelqu'un avait fait une telle proposition à nos élus, ils auraient modifié leur PADDUC en conséquence !
Redevenons sérieux : cet accaparement économique est déjà bien avancé et seul un mouvement indépendantiste fort et organisé est susceptible de l’enrayer.
À titre d’exemple, est-ce que nous pouvons accepter ce qu’annonce le Corse-Matin de ce jour, à savoir une action de la BNP pour inciter les Italiens et les Anglais à acheter des biens immobiliers dans l’île ? Et ce alors que les Corses ne peuvent déjà plus accéder à la propriété, et que les banques refusent de consentir des emprunts aux particuliers et entreprises insulaires ? Alors que les banques détournent notre épargne et refusent de jouer le jeu d’un développement productif ?
Est-ce que nous allons accepter cela ?
Notre réponse est claire et sans ambiguïté : c’est non !
***********
Nous en arrivons à la démarche que nous portons aujourd’hui sur les fonts baptismaux : la refondation du mouvement indépendantiste.
Tout d’abord, il nous faut parler de l’indépendantisme.
Etre indépendantiste corse, ce n’est pas une posture idéologique.
L’indépendance, ce n’est pas un slogan.
L’indépendance, nous en sommes convaincus, est la réponse appropriée aux problèmes de la Corse d’aujourd’hui.
Nous avons commencé à travailler, de façon approfondie, sur un projet économique d’indépendance, et consulté, pour ce faire, des experts corses et internationaux. Il nous ont confirmé ce que nous savions déjà instinctivement : l’indépendance est le seul moyen d’enrichir la Corse.
L’échec de la politique française dans notre pays est patent, et les choses ne vont guère s’améliorer.
Si un premier ministre français a choisi de venir en Corse pour annoncer que l’Etat français était en faillite, ce n’est certainement pas innocent. Il aurait pu le dire de Paris ou de Lyon. Il l’a dit en Corse et le message est facile à déchiffrer : les restrictions vont s’appliquer prioritairement à notre pays.
Ainsi, les miettes recueillies par nos élus, en vertu du mensonge de la fameuse « solidarité nationale », vont encore diminuer de volume et, pendant ce temps, nous allons continuer à payer nos impôts au Trésor public français et notre épargne va continuer à être détournée vers la France.
Très vite, l’indépendance deviendra la seule solution économique raisonnable, elle sera notre planche de salut.
Les clanistes en seront pour leurs frais, eux dont la devise, empreinte de délicatesse, était « Munghje Marianna ! » Observons au passage à quoi tenait leur amour pour la France : Munghje Marianna ! Eri, ùn ci era tant’affare à munghje, è avà ci ne serà ancu di menu.
Les indépendantistes - qui n’ont jamais eu pour projet de traire Marianne, mais plutôt de s’en débarrasser - devront s’attacher à convaincre un plus grand nombre de Corses que l’indépendance est à la fois le choix du cœur et celui de la raison.
Mais à côté de ce projet d’indépendance, dont il faudra poursuivre l’élaboration, nous devrons nécessairement formuler des propositions transitoires pour juguler les fléaux qui nous assaillent, en matière d’emploi, de précarité, de foncier. S’agissant également du déclin de la langue corse, notre langue nationale, le sanctuaire de notre identité…
Déjà, des propositions réalistes sont élaborées, dans les secteurs les plus divers, qu’il s’agisse d’agriculture, de tourisme, d’éducation ou de santé publique…
Dans les mois qui viennent, les indépendantistes devront formuler leurs propositions et leur feuille de route pour sortir de la crise.
Mais pour le faire avec force et de façon crédible, il faudra parler d’une même voix et créer l’instrument unitaire dont la Corse a besoin pour assurer la défense de ses intérêts.
Car seuls les indépendantistes unis sont capables d’affronter les forces considérables qui travaillent aujourd’hui contre la Corse et les Corses.
C’est la raison pour laquelle nous nous sommes résolument engagés dans une refondation du Mouvement patriotique.
Corsica Nazione Indipendente réaffirme solennellement sa décision d’entrer pleinement dans cette démarche de refondation.
Avec l’ensemble des formations et des militants inorganisés qui composent la démarche, nous allons continuer à examiner le parcours du mouvement national, de ses origines à aujourd’hui, à évaluer ses acquis et les limites qu’il a rencontrées. Forts de ce bilan, nous élaborerons un projet politique de souveraineté, d’émancipation économique, sociale et culturelle. Nous devrons également préparer les nécessaires adaptations du mouvement aux profondes mutations que notre société connaît aujourd’hui.
Nous conclurons par un message à tous les Corses :
Depuis plusieurs décennies, les indépendantistes se sont attachés à défendre cette terre, à arrêter la main de ceux qui voulaient la défigurer.
Ils ont préservé le peuple corse, sa culture, sa manière de participer au monde, qui serait déjà de l’histoire ancienne sans les sacrifices consentis.
Ils ont commis des erreurs. Quelle action humaine en est exempte ?
Mais ils ont tout donné, parfois jusqu’à la vie.
Aujourd’hui, aucun autre courant politique ne peut se prévaloir d’un tel attachement à notre communauté et d’une telle détermination à la défendre.
Devant les menaces qui se profilent devant nous, devant le travail de construction qui nous attend, il nous faut un outil fiable et solide. C’est cet outil que nous nous proposons de construire.
Avec tous les Corses inaccessibles au découragement.
Avec tous ceux qui ne peuvent envisager le renoncement.
Avec tous ceux qui veulent laisser aux nouvelles générations la terre bénie des dieux dont nous avons hérité.
Evviva u populu corsu !
Evviva a Nazione !
Après une phase de réconciliation qui a commencé il y aura bientôt dix ans, le 3 juillet 1999, avec la signature du protocole de Migliacciaru, nous sommes enfin parvenus au bout du chemin.
20 années de marche en ordre dispersé : que de temps perdu, me direz vous. Certes.
Que de gâchis. C’est incontestable.
Mais la voie que nous avons empruntée à Migliacciaru, en 1999, a fini par nous conduire ici, tous ensemble, à Corti, dans notre capitale historique, et ça, c’est déjà une victoire.
Il a fallu pour cela faire appel à ce qu’il y a de meilleur en nous.
Cette victoire sur nous-mêmes, sur nos suspicions d’hier, sur nos rancœur d’avant-hier, sur les hésitations que nous pouvions avoir encore il y a peu, cette victoire, nous voulons la dédier à tous ceux - je dis bien à tous ceux - qui ont donné leur vie pour la nation, quelle que soit la formation à laquelle ils ont appartenu.
Nous voulons, ici et aujourd’hui, les honorer tous. Par ces mots qui n’ont rien d’anodin et que nous avons longuement médités avant de les prononcer, nous scellons notre réconciliation et notre unité retrouvée.
Nous pensons également à tous ceux qui suivent fiévreusement nos travaux, par le journal, du fond de leur cellule.
Ils ne sont pas spectateurs à distance de cette nouvelle démarche, mais pleinement partie prenante.
Nous saluons enfin les militants qui ont choisi la forme de lutte la plus difficile.
Notre solidarité politique, qui leur est acquise depuis tant d’années, est indéfectible.
Nous voulons enfin remercier nos invités internationaux qui ont accepté d’être les parrains de cette nouvelle démarche, et qui nous aideront à faire passer de l’autre côté de la mer un message clair, message qui fait écho au cri de tant de nationaux depuis deux cent cinquante ans :
A Corsica ùn hè micca un coppiu di dipartimenti francesi, hè una nazione vinta chì hà da rinasce.
***************
En deux cent cinquante ans, tout a changé, en Corse comme ailleurs. Tout, sauf une chose, la volonté des dirigeants français de faire disparaître notre peuple.
« La cage sans les oiseaux » n’a pas seulement été la devise de Mussolini. C’est le mot d’ordre, depuis toujours, de la politique française en Corse.
Au XVIIIe siècle, l’instrument de cette politique était la guerre, le fer et le feu.
Aujourd’hui, même si Paris n’a pas renoncé à sa présence militaire et à la répression brutale, ses armes favorites contre notre pays sont la démographie et l’accaparement économique.
La démographie :
Chaque année, 4000 étrangers débarquent en Corse pour s’y installer. Ceux qui viennent de France arrivent bien souvent pour prendre des fonctions à responsabilités, alors même que ces postes pourraient être occupés par nos jeunes diplômés, en particulier ceux qui sortent de l’Université de Corti.
Pendant que des étrangers s’installent comme chefs de service ou dans d’autres fonctions d’encadrement, de trop nombreux Corses ont le choix entre l’exil et la précarité.
Cette situation, inadmissible, est le fruit d’une politique délibérée, visant à noyer notre communauté nationale sous le flot de nouveaux arrivants.
Les nationaux corses ont toujours eu une conception ouverte du peuple corse, composé de Corses d’origine et de Corses d’adoption. Cette conception du peuple corse, qui n’a aucunement vocation à changer, ne concerne pas ceux qui arrivent en pensant que la Corse c’est la France.
Elle ne concerne pas ceux qui sont les instruments d’une politique de substitution ethnique voulue par Paris.
Notre conception du peuple corse ne concerne pas ceux qui arrivent en uniforme, ni ceux qui viennent pour nous commander sur notre terre.
En un mot, notre sens atavique de l’hospitalité ne nous fera pas accepter d’être chassé de notre propre pays.
Ceux qui sont venus en amis ont toujours été bien accueillis, quant à ceux qui viennent en conquérants, nous estimons que le mieux qu’ils aient à faire et de reprendre le bateau dans l’autre sens.
L’accaparement économique :
Aujourd’hui, une gigantesque OPA a été lancée sur la Corse : des multinationales s’emparent de secteurs économiques stratégiques, les spéculateurs font main basse sur notre terre.
Progressivement, le système politique français prépare l’avènement en Corse d’un nouveau pouvoir, tout aussi étranger, mais cette fois de nature financière.
Notre pays a connu une situation identique au XVe siècle, lorsque Gênes avait confié l’administration de l’île à la banque de Saint Georges, de sinistre mémoire.
Aujourd’hui, dans sa funeste démarche, la France a trouvé des complices corses :
Ceux qui parlent de « désanctuariser » leur propre pays.
Ceux qui élaborent un PADDUC livrant la Corse à la spéculation.
Au XVe siècle déjà, certains Corses avaient contribué à préparer la main-mise de l’Office de Saint Georges.
Probablement, comme ceux qui sont aujourd’hui à la manœuvre, y ont-ils trouvé leur compte.
Car c’est bien l’intérêt personnel qui incite ces élus à mettre la Corse à l’encan.
Per u corpu vendenu l’anima.
Ils font penser à cette caricature de dictateur latino-américain d’un roman de Garcia Marquez. Ce dictateur, cupide et ignorant, avait vendu jusqu’à la mer de son pays à une puissance étrangère.
Soyez assurés que si quelqu'un avait fait une telle proposition à nos élus, ils auraient modifié leur PADDUC en conséquence !
Redevenons sérieux : cet accaparement économique est déjà bien avancé et seul un mouvement indépendantiste fort et organisé est susceptible de l’enrayer.
À titre d’exemple, est-ce que nous pouvons accepter ce qu’annonce le Corse-Matin de ce jour, à savoir une action de la BNP pour inciter les Italiens et les Anglais à acheter des biens immobiliers dans l’île ? Et ce alors que les Corses ne peuvent déjà plus accéder à la propriété, et que les banques refusent de consentir des emprunts aux particuliers et entreprises insulaires ? Alors que les banques détournent notre épargne et refusent de jouer le jeu d’un développement productif ?
Est-ce que nous allons accepter cela ?
Notre réponse est claire et sans ambiguïté : c’est non !
***********
Nous en arrivons à la démarche que nous portons aujourd’hui sur les fonts baptismaux : la refondation du mouvement indépendantiste.
Tout d’abord, il nous faut parler de l’indépendantisme.
Etre indépendantiste corse, ce n’est pas une posture idéologique.
L’indépendance, ce n’est pas un slogan.
L’indépendance, nous en sommes convaincus, est la réponse appropriée aux problèmes de la Corse d’aujourd’hui.
Nous avons commencé à travailler, de façon approfondie, sur un projet économique d’indépendance, et consulté, pour ce faire, des experts corses et internationaux. Il nous ont confirmé ce que nous savions déjà instinctivement : l’indépendance est le seul moyen d’enrichir la Corse.
L’échec de la politique française dans notre pays est patent, et les choses ne vont guère s’améliorer.
Si un premier ministre français a choisi de venir en Corse pour annoncer que l’Etat français était en faillite, ce n’est certainement pas innocent. Il aurait pu le dire de Paris ou de Lyon. Il l’a dit en Corse et le message est facile à déchiffrer : les restrictions vont s’appliquer prioritairement à notre pays.
Ainsi, les miettes recueillies par nos élus, en vertu du mensonge de la fameuse « solidarité nationale », vont encore diminuer de volume et, pendant ce temps, nous allons continuer à payer nos impôts au Trésor public français et notre épargne va continuer à être détournée vers la France.
Très vite, l’indépendance deviendra la seule solution économique raisonnable, elle sera notre planche de salut.
Les clanistes en seront pour leurs frais, eux dont la devise, empreinte de délicatesse, était « Munghje Marianna ! » Observons au passage à quoi tenait leur amour pour la France : Munghje Marianna ! Eri, ùn ci era tant’affare à munghje, è avà ci ne serà ancu di menu.
Les indépendantistes - qui n’ont jamais eu pour projet de traire Marianne, mais plutôt de s’en débarrasser - devront s’attacher à convaincre un plus grand nombre de Corses que l’indépendance est à la fois le choix du cœur et celui de la raison.
Mais à côté de ce projet d’indépendance, dont il faudra poursuivre l’élaboration, nous devrons nécessairement formuler des propositions transitoires pour juguler les fléaux qui nous assaillent, en matière d’emploi, de précarité, de foncier. S’agissant également du déclin de la langue corse, notre langue nationale, le sanctuaire de notre identité…
Déjà, des propositions réalistes sont élaborées, dans les secteurs les plus divers, qu’il s’agisse d’agriculture, de tourisme, d’éducation ou de santé publique…
Dans les mois qui viennent, les indépendantistes devront formuler leurs propositions et leur feuille de route pour sortir de la crise.
Mais pour le faire avec force et de façon crédible, il faudra parler d’une même voix et créer l’instrument unitaire dont la Corse a besoin pour assurer la défense de ses intérêts.
Car seuls les indépendantistes unis sont capables d’affronter les forces considérables qui travaillent aujourd’hui contre la Corse et les Corses.
C’est la raison pour laquelle nous nous sommes résolument engagés dans une refondation du Mouvement patriotique.
Corsica Nazione Indipendente réaffirme solennellement sa décision d’entrer pleinement dans cette démarche de refondation.
Avec l’ensemble des formations et des militants inorganisés qui composent la démarche, nous allons continuer à examiner le parcours du mouvement national, de ses origines à aujourd’hui, à évaluer ses acquis et les limites qu’il a rencontrées. Forts de ce bilan, nous élaborerons un projet politique de souveraineté, d’émancipation économique, sociale et culturelle. Nous devrons également préparer les nécessaires adaptations du mouvement aux profondes mutations que notre société connaît aujourd’hui.
Nous conclurons par un message à tous les Corses :
Depuis plusieurs décennies, les indépendantistes se sont attachés à défendre cette terre, à arrêter la main de ceux qui voulaient la défigurer.
Ils ont préservé le peuple corse, sa culture, sa manière de participer au monde, qui serait déjà de l’histoire ancienne sans les sacrifices consentis.
Ils ont commis des erreurs. Quelle action humaine en est exempte ?
Mais ils ont tout donné, parfois jusqu’à la vie.
Aujourd’hui, aucun autre courant politique ne peut se prévaloir d’un tel attachement à notre communauté et d’une telle détermination à la défendre.
Devant les menaces qui se profilent devant nous, devant le travail de construction qui nous attend, il nous faut un outil fiable et solide. C’est cet outil que nous nous proposons de construire.
Avec tous les Corses inaccessibles au découragement.
Avec tous ceux qui ne peuvent envisager le renoncement.
Avec tous ceux qui veulent laisser aux nouvelles générations la terre bénie des dieux dont nous avons hérité.
Evviva u populu corsu !
Evviva a Nazione !
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